Les mots n’ont pas de sens en eux-mêmes : ils ne sont à l’oral que des suites arbitraires de sons. Mais ils déclenchent en nous des images qui, ayant été engendrées par nos perceptions, sont porteuses de significations.
D’où viennent ces images ? D’abord de la faculté que nous avons de percevoir le monde qui nous entoure et en nous des états ou des mouvements divers, autrement dit de la faculté que nous avons d’être sensibles à des impacts énergétiques en provenance de l’extérieur sous différentes formes et à des mouvements d’énergie qui nous sont internes. Ensuite du pouvoir que nous avons d’en conserver des traces structurées et objectivées. Enfin du pouvoir que nous avons de rappeler ces traces, de les évoquer.
Puisque fabriquer des images et les évoquer sont des pouvoirs du Moi à disposition, et puisque la perception est la source des significations, il est de bon sens d’en tenir compte lorsqu’on veut aider autrui à apprendre, et tout particulièrement dans notre enseignement des mathématiques, si nous voulons que cette activité ait un sens pour celles et ceux qui ont à la pratiquer. Il ne s’agit en fait que de permettre à autrui de transférer des pouvoirs acquis à un type d’activité où ils ont à l’évidence leur place.
Sur la base d’un exemple précis, l’objet de cet article est de montrer comment il est possible de solliciter chez des élèves ce pouvoir d’imager afin qu’ils le mettent, tout en l’éduquant, au service d’une activité mathématique véritable.